L’Équateur reporte la visite du Groupe de travail des Nations Unies sur les droits des paysans.
Défendre les droits des paysan.ne.s republie par la présente la déclaration publiée sur le site du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (disponible en anglais ici).
Note de la rédaction :
La visite des experts, initialement prévue du 4 au 14 novembre 2025, a été reportée malgré son importance cruciale, à la suite des récentes manifestations en Équateur, qui ont été confrontées à un état d’urgence et à une répression au cours de laquelle des organisations autochtones, rurales et environnementales — parmis les représentants clés des titulaires de droits au titre de l’UNDROP — ont été accusées de « terrorisme » et ont vu leurs comptes bancaires gelés. Ces mobilisations ont tiré la sonnette d’alarme sur des questions urgentes directement liées à l’UNDROP, telles que les droits à la terre, à l’eau et à un environnement sain, menacés par la suppression des subventions aux carburants et l’expansion de projets miniers sur les terres autochtones.
Dans ce contexte, les experts ont expliqué qu’une visite aurait offert une occasion essentielle de collaborer avec le gouvernement afin de trouver des réponses fondées sur les droits humains à ces préoccupations.
Ils ont souligné que l’Équateur a à plusieurs reprises réaffirmé son engagement envers la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (l’UNDROP). Les experts ont en outre mis en avant que cette déclaration constitue un cadre clair pour s’attaquer aux inégalités profondes auxquelles sont confrontées les communautés rurales et peut contribuer à façonner des politiques publiques favorisant la souveraineté alimentaire, la préservation de l’environnement et la justice sociale.
Lire la déclaration complète (traduite en français par Défendre les droits des paysan.ne.s) :
05 novembre 2025
GENÈVE – Un groupe d’experts en droits humains a annoncé aujourd’hui que leur visite en Équateur, initialement prévue du 4 au 14 novembre 2025, a été annulée après que le gouvernement a demandé de la reprogrammer pour la seconde moitié de 2026.
« Les récentes manifestations à travers le pays reflètent des préoccupations profondes concernant les droits à la terre et à l’eau, la dégradation de l’environnement, ainsi que l’augmentation du coût de la vie et l’insécurité et la violence croissantes », a déclaré le Groupe de travail des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales.
« Une visite dans le pays à ce moment aurait permis de collaborer avec le gouvernement afin d’identifier des solutions fondées sur les droits humains à ces problèmes pressants. »
Les experts ont souligné que la visite aurait été une occasion opportune et précieuse pour un engagement constructif avec le gouvernement et les communautés en vue de faire progresser les droits des paysans et des travailleurs ruraux en Équateur.
« La visite aurait offert une plateforme importante pour identifier des approches basées sur les droits humains face aux défis pressants auxquels sont actuellement confrontées les communautés paysannes et autochtones en Équateur », a précisé le Groupe de travail. « Au regard des récentes manifestations et de la réponse du gouvernement, ce dialogue aurait été particulièrement pertinent pour discuter des moyens de résoudre les griefs sous-jacents et de renforcer la confiance entre les communautés et les institutions. »
Les experts ont réitéré que la reconnaissance progressive par l’Équateur de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (l’UNDROP) offre une feuille de route concrète et fondée sur des principes pour lutter contre les inégalités structurelles et les injustices affectant les communautés paysannes, les peuples autochtones, les petits pêcheurs et les travailleurs ruraux.
« Nous restons convaincus que la mise en œuvre de l’UNDROP peut contribuer à orienter les politiques afin de garantir la souveraineté alimentaire, la protection de l’environnement et la justice sociale », a déclaré le Groupe de travail, exprimant sa disponibilité à soutenir et coopérer avec les autorités équatoriennes dans la promotion des droits des paysans et des travailleurs ruraux dans le pays.
Le Groupe de travail sur les paysans et les autres personnes travaillant dans les zones rurales est composé de cinq experts indépendants provenant de toutes les régions du monde. Le président-rapporteur est Carlos Duarte (Colombie) ; les autres membres sont Geneviève Savigny (France), Shalmali Guttal (Inde), Uche Ewelukwa Ofodile (Nigéria) et Davit Hakobyan (Arménie).
Les rapporteurs spéciaux / experts indépendants / groupes de travail sont des experts indépendants en droits humains nommés par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Ensemble, ces experts sont appelés les Procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les experts des Procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne sont pas des employés de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Bien que le bureau des droits de l’homme de l’ONU agisse en tant que secrétariat des Procédures spéciales, les experts agissent à titre individuel et sont indépendants de tout gouvernement ou organisation, y compris du HCDH et de l’ONU. Les opinions ou points de vue exprimés n’engagent que leur auteur et ne représentent pas nécessairement ceux de l’ONU ou du HCDH.
Les observations et recommandations spécifiques à chaque pays émises par les mécanismes des Nations Unies en matière de droits humains, y compris les procédures spéciales, les organes conventionnels et l’Examen périodique universel, sont disponibles sur l’Index universel des droits de l’homme : https://uhri.ohchr.org/en/
Page du HCDH sur l’Équateur – https://www.ohchr.org/en/countries/ecuador
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