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Présentation des membres du Groupe de travail de l’ONU sur l’UNDROP

Lors de sa 54e session, en octobre 2023, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté une résolution instituant un Groupe de travail sur la Déclaration des droits des paysans et des autres personnes travaillant en zone rurale. Les expert.es constituant ce groupe, au nombre de cinq, ont été nommé à la session suivante, le 5 avril 2024. Et le 19 septembre 2024, ces expert.es ont présenté leur premier rapport au Conseil des droits de l’homme.

Ce Groupe de travail est l’aboutissement d’une nouvelle phase dans la lutte pour les droits des paysan.nes et travailleur.euses au niveau international. C’est une victoire qui ouvre de nouvelles opportunités pour la suite de la lutte. Les expert.es ont pour mandat à la fois la diffusion de l’UNDROP et le suivi de sa mise en oeuvre. Pour mener à bien ce mandat elles et ils disposent des prérogatives des procédures spéciales sur les droits humains de l’ONU : consultations, visites de pays, réception d’informations et de plaintes. Par ses actions le groupe de travail a la possibilité de donner à la une nouvelle visibilité aux droits des paysan.nes et travailleur.euses et une nouvelle dynamique à la mise en oeuvre de leurs droits. Pour tout comprendre de ce mandat, vous pouvez lire ici la fiche d’information du Cetim, La Via Campesina et Fian International.

Le Groupe de travail dispose d’une page dédiée (en anglais) sur le site internet du Haut Commissaire aux Droits de l’Homme. La page permet à la fois de se familiariser avec le fonctionnement du Groupe, mais aussi de rentrer en contact avec les expert.es.

Pour que ce Groupe de travail soit au maximum un outil au service des personnes concernées par l’UNDROP, nous présentons ici les membres du Groupe, afin de les faire connaitre et de les rendre autant que possible accessibles.

Les membres

Geneviève Savigny (France), Présidente-rapporteure

Geneviève Savigny est une paysanne retraitée du sud de la France. Elle fait partie du syndicat français Confédération Paysanne, qui est membre de La Vía Campesina. En tant que membre de la Confédération Paysanne, elle a été représentante de la Coordination européenne de La Via Campesina pendant de nombreuses années. Mme Savigny a contribué au groupe de travail intergouvernemental sur les droits des paysans pour présenter la situation des paysans européens. Elle a pu participer à toutes les étapes de la négociation de la Déclaration sur les droits des paysans et autres travailleurs ruraux (UNDROP). Mme Savigny a également effectué des démarches auprès des Etats pour les informer de la pertinence de la Déclaration, y compris dans le contexte de l’agriculture européenne.

Uche Ewelukwa Ofodile (Nigeria), Vice-présidente

Uche Ewelukwa Ofodile est professeure de droit à la faculté de droit de l’Université d’Arkansas et Senior Fellow à la Harvard Kennedy School (HKS). Elle est une experte reconnue en matière de droit international des droits humains, de droit international du commerce et de l’investissement, de droit international de l’alimentation et de droit de la propriété intellectuelle. Elle est titulaire d’un doctorat en droit de la Harvard Law School. Professeure Ofodile a partagé ses connaissances et son expertise dans le cadre de ses travaux recherches, mais aussi en travaillant avec des ONG (Human Rights Watch) et avec diverses organisations internationales (par exemple, la CNUCED) et en participant à des activités de plaidoyer avec des organisations de base.

Carlos Duarte (Colombie), Vice-président

 Carlos Duarte est professeur et coordinateur de la Ligne de recherche appliquée en développement rural et gestion des terres à l’Institut d’études interculturelles de l’Université Javeriana de Cali. Il est anthropologue et a obtenu un doctorat en sociologie à l’Université de Paris III. Il est membre de la Commission d’experts qui a développé le concept de paysannerie en Colombie. Il a fait partie de la commission de travail qui a conçu les catégories statistiques pour l’élaboration des questions d’auto-identification des paysans pour l’Institut national des statistiques de Colombie. Il conseille les organisations paysannes CNA, ANZORC et ANUC pour leur dialogue avec l’État colombien. M. Duarte a participé à la gestion des conflits territoriaux, interethniques et interculturels pour l’Agence nationale de la terre en Colombie.

Shalmali Guttal (Inde)

Shalmali Guttal est une chercheuse en politique, une analyste et une éducatrice populaire avec plus de 30 ans d’expérience dans la défense des droits humains. Elle travaille en étroite collaboration avec les communautés rurales, les organisations de petits producteurs alimentaires, les travailleurs, les femmes et les peuples indigènes, ainsi qu’avec la société civile et les organisations de défense des droits humains. Ses domaines de travail comprennent la souveraineté alimentaire, la gouvernance foncière, la réforme agraire, l’égalité des genres, le commerce, l’investissement et les transitions post-conflit. Son expertise s’est développée grâce à la recherche appliquée, au travail sur le terrain et à la participation à des processus nationaux, intergouvernementaux et multilatéraux. Elle a écrit abondement sur le droit à l’alimentation, la souveraineté alimentaire, le développement rural, la gouvernance foncière, l’égalité des sexes et l’impact des politiques économiques sur les droits humains. Elle travaille avec les organisations Focus on the Global South et est membre du Panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables (IPES-Food).

Davit Hakobyan (Arménie)

Davit HAKOBYAN est professeur et avocat. Il a obtenu sa thèse de doctorat à l’université d’État d’Erevan (Arménie), son diplôme de maîtrise en droit à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (France) et a suivi le cours de pratique juridique (LPC) à la BPP Law School de Londres (Royaume-Uni). M. Hakobyan dirige le groupe de recherche sur les études juridiques comparatives et l’internationalisation du droit à l’Académie nationale des sciences d’Arménie. Ses recherches portent sur les droits humains dans les entreprises, les droits sociaux et environnementaux et les biens communs universels. Il enseigne également le droit économique international à l’Université française d’Arménie. Récemment, M. Hakobyan a été président de la Commission d’État pour la réforme constitutionnelle. Au cours de son mandat, M. Hakobyan a plaidé pour la reconnaissance des droits économiques, sociaux et culturels en tant que droits humains fondamentaux et a fait pression pour la prise en compte de la crise environnementale dans la Constitution de l’Arménie. En tant qu’avocat, il aborde les droits des paysan.nes du point de vue de « l’entreprise exemplaire », promeut la pratique de la due diligence en matière de droits humains et plaide pour la mise en œuvre des principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits humains.

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