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Un jour crucial pour les petits agriculteurs au Parlement norvégien

Nous republions ici un partis pris. Les opinions exprimées dans le texte sont celles des auteurs.

Il y a six ans, la Norvège s’est abstenue lors de l’adoption de la Déclaration sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales par l’Assemblée générale des Nations unies. Aujourd’hui, le Parlement a l’occasion d’inverser la tendance et de montrer que la Norvège est solidaire des petits agriculteurs du monde entier.

Le 8 avril, le Parlement norvégien a examiné la proposition du Parti rouge de soutenir la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP). En soutenant la déclaration, le Storting [parlement norvégien] peut défendre une politique agricole fondée sur la solidarité et axée sur les droits humains.

Des droits menacés

Les droits des petits agriculteurs sont menacés dans le monde entier. La guerre, l’occupation et le génocide menacent la vie et les moyens de subsistance de millions de petits agriculteurs, et le changement climatique a déjà des conséquences désastreuses sur l’agriculture. Dans le même temps, la souveraineté alimentaire des petits agriculteurs est menacée par le contrôle exercé par de puissantes entreprises sur les terres, les semences et les intrants tels que les engrais nocifs pour l’environnement.

Face à ces crises, l’UNDROP est un outil important pour promouvoir les droits des petits agriculteurs, des pêcheurs et des communautés rurales à la terre, aux semences, à la terre et à l’eau, ainsi qu’à la vie, à l’égalité et à la liberté d’expression. Il ne s’agit pas d’introduire de nouveaux droits, mais de reconnaître et de protéger les droits que les personnes qui vivent de la terre possèdent déjà.

En tant que champion autoproclamé de la sécurité alimentaire, la Norvège n’a plus qu’à approuver la déclaration.

Garantir les droits de l’homme

L’adhésion de la Norvège à la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales devrait constituer une contribution naturelle à la stratégie de sécurité alimentaire du gouvernement intitulée « Rassembler nos forces contre la faim ». Les petits exploitants agricoles représentent 70 % de la production alimentaire dans les pays du Sud et sont décrits par le gouvernement comme l’épine dorsale de la sécurité alimentaire locale. Afin de résoudre la crise mondiale croissante de la faim, il est essentiel de garantir à ces producteurs de bonnes conditions de vie et de travail. Le gouvernement lui-même déclare que les efforts de la Norvège pour lutter contre la faim sont ancrés dans les droits humains.

En soutenant l’UNDROP, la Norvège peut contribuer à garantir la mise en œuvre de ces droits. Sans ces droits, de moins en moins de personnes choisiront l’agriculture comme carrière, et le degré d’insécurité alimentaire augmentera.

Cela reviendrait à trahir les agriculteurs pour lesquels le gouvernement prétend se battre.

Solidarité avec les petits agriculteurs norvégiens

Les petits agriculteurs norvégiens sont également soumis à une pression croissante. Le taux d’autosuffisance de la Norvège, d’environ 40 %, est l’un des plus faibles au monde et, en moyenne, une exploitation agricole est fermée chaque jour. Pour inverser cette tendance, le gouvernement doit soutenir l’agriculture durable à petite échelle, en plaçant les droits humains au centre de ses préoccupations.

Le ralliement de la Norvège à l’UNDROP constituera une déclaration de solidarité avec les petits agriculteurs du monde entier, y compris ceux de Norvège. Il est grand temps que la Norvège sorte de sa réserve et que les belles paroles sur les droits des petits agriculteurs soient suivies d’actes.


Vous pouvez retrouver l’article original en norvégien ici.

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