| | |

Concoctons des agendas politiques

Materiel féministe sur le droit à l’alimentation et à la nutrition pour les femmes rurales

Ce materiel a été publié pour la première fois sur le site de Fian International le 7 septembre 2020. Vous pouvez le retrouvez ici.

Avec « Concoctons des agendas politiques », Fian international propose un ensemble complet d’outils pour organiser les luttes pour le droit à l’alimentation dans une perspective féministe. Ce kit complet comprend : un guide, des cartes postales, un poster et carnet de note. Vous pouvez tout trouver ICI.

L’UNDROP comme ustensile pour s’organiser

Dans ce guide féministe l’UNDROP est présentée comme un outil pour le droit à l’alimentation et à la nutrition, tout particulièrement pour les femmes dans les zones rurales. L’UNDROP reconnaît le droit à l’alimentation et à la souveraineté alimentaire à son article 15. C’est un droit crucial pour La Via Campesina et ses alliés, qui a été âprement discuté lors des négociations avec les États à l’ONU. C’est une victoire de l’avoir obtenu sous sa forme actuelle.

L’UNDROP peut être un ustensile puissant pour les luttes féministes. Son article 4 est dédié aux paysannes, travailleuses agricoles et aux femmes rurales en générales. Il donne des obligations aux États envers ces femmes, le premier étant de ne pas les discriminer et de mettre fin à toutes les discrimnsations contre elles. Pour en apprendre plus sur cet article, vous pouvez lire la fiche de formation n°6 du Cetim : La non-discrimination envers les femmes rurales.

Extrait d’une carte postale

La « marmite commune » a une signification historique et politique. À différentes époques, les femmes d’Amérique latine vivant sous des régimes autoritaires ont créé des espaces pour discuter de politique et articuler des actions de résistance. Cette stratégie a également été utilisée pour répondre à de graves crises économiques et alimentaires. Bien que cette pratique soit caractéristique de cette région du monde, la signification politique et l’utilisation matérielle de la « marmite commune » peuvent être transposées ailleurs. De la sélection des meilleures graines au moment de la récolte à la touche finale apportée à des plats pleins de saveur, les femmes ont transmis des connaissances sur l’alimentation de génération en génération. Ce partage intergénérationnel des connaissances sur l’alimentation recouvre un large éventail de relations spirituelles et matérielles.


Plutôt que de renforcer les rôles sexospécifiques qui confinent les femmes à des tâches de travail social et reproductif (portant la seule responsabilité de « cuisiner », « prendre soin » et « nourrir »), ce guide évoque le potentiel émancipateur de l’organisation collective et de la construction de connaissances entre femmes. La « marmite commune » favorise la construction collective et la transmission de différents modes de connaissance entre elles. Il rappelle les subjectivités politiques des femmes et leurs luttes contre l’oppression. Tout au long du guide, nous avons choisi de parler de « cuisinières » plutôt que de « participantes », et de « recettes » plutôt que d’« expériences ». La métaphore de la marmite permet ainsi de briser les frontières fictives qui divisent les différents aspects de la vie des femmes (appelés sphère privée et sphère publique). Nous espérons que ce guide offrira aux femmes des zones rurales un espace fondé pour « cuisiner » des programmes politiques de transformation en matière de droit humain à une alimentation et une nutrition adéquates.

A lire également