Victoire ! Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies adopte une résolution visant à faire progresser les droits des paysan·ne·s dans le monde entier
Cet article a été publié en premier lieu sur le site de La Via Campesina, le 11 octobre 2023, vous pouvez le retrouver ici.
(Bagnolet, 11 octobre 2023) Lors de sa 54e session, une majorité impressionnante d’États membres du Conseil des droits de l’homme des Nations unies a franchi une étape historique en votant en faveur d’une résolution visant à poursuivre la mise en œuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysan·ne·s et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP). Cette décision importante ouvre la voie à la création d’un groupe de travail des Nations unies axé sur la mise en œuvre effective de la déclaration (UNDROP). Composé de cinq experts indépendants avec une représentation géographique équilibrée, ce groupe aura un mandat de trois ans.
Le vote final d’aujourd’hui reflète un effort mondial inlassable pour promouvoir et défendre les droits des paysan·ne·s, des travailleur·euse·s agricoles, des pêcheur·euse·s, des éleveur·euse·s, des personnes dépendantes des forêts, des nomades, des peuples autochtones, des femmes rurales et d’autres communautés rurales. Avec un soutien massif, dont 38 votes en faveur, 2 contre et 7 abstentions, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a ouvert un nouveau chapitre prometteur dans la lutte pour les droits des paysan·ne·s et des autres communautés rurales du monde entier.
Notamment, ce développement a reçu un soutien substantiel de la plupart des pays représentant tous les continents qui ont montré par leur vote que l’UNDROP est un instrument clé pour répondre aux multiples crises auxquelles sont confronté·e·s les paysan·ne·s et les travailleur·euse·s ruraux·les dans le monde d’aujourd’hui.
Morgan Ody, Coordinatrice Générale de La Via Campesina, a exprimé sa gratitude envers l’État plurinational de Bolivie pour son rôle de premier plan dans la conduite de cette résolution jusqu’à son adoption. “En tant que mouvement mondial des paysan·ne·s, nous restons engagé·e·s à travailler en étroite collaboration avec les États, les organes et mécanismes de l’ONU, ainsi que la société civile, pour garantir que nous apportions un changement positif par la promotion et la protection de nos droits”, a déclaré Morgan.
La création d’une procédure spéciale de l’ONU, représentée par le Groupe de travail de l’ONU, constitue une étape cruciale dans le renforcement de l’importance l’UNDROP. Ce Groupe de travail jouera un rôle essentiel en facilitant la mise en œuvre d’UNDROP, en identifiant et en promouvant les meilleures pratiques et les leçons apprises, et en favorisant la collaboration et le renforcement des capacités techniques dans la poursuite de ces objectifs. Zainal Arifin Fuat a souligné l’importance de cette évolution en déclarant : “Il est grand temps que l’UNDROP soit promue sur la scène internationale. Ce groupe de travail de l’ONU jouera un rôle central dans la réalisation de nos objectifs”.
Pour La Via Campesina et ses alliés, le CETIM et FIAN International, les travaux du groupe de travail de l’ONU sur l’UNDROP représentent une étape cruciale dans la réforme des systèmes existants. Ce changement vise à passer de modèles destructeurs, axés sur le profit, à des systèmes centrés sur l’être humain et en harmonie avec la Terre mère. L’UNDROP est un instrument important qui pose les fondements sur lesquels construire de meilleures politiques publiques pour la souveraineté alimentaire, l’agroécologie, la justice climatique et la réforme agraire, et pour se protéger contre la criminalisation de nos luttes. Cet effort collectif vise à construire des sociétés meilleures et socialement justes, en se concentrant sur le bien-être et la dignité de tous, en particulier ceux qui vivent dans les zones rurales et agricoles.
Globalisons la lutte, Globalisons l’espoir