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Inauguration de la zone de souveraineté alimentaire du syndicat paysan SPI à Bogor, en Indonésie

Le 31 mars 2022, le Syndicat des paysan·nes indonésiens (SPI) a inauguré une de ses Zones de Souveraineté Alimentaire dans le village de Ciaruteun Ilir, district de Cibungbulang, régence de Bogor, Java Ouest.

Cette Zone de Souveraineté Alimentaire est un exemple concret de réalisation locale des droits des paysan·nes, tels qu’ils sont inscrits dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysan·nes et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP). Un exemple inspirant qui démontre que le travail de mise en œuvre de l’UNDROP peut, et doit, partir de la base, les communautés paysannes, pour ensuite s’articuler avec les autres niveaux (national, régional et international).

Le secrétaire général de SPI, Agus Ruli Ardiansyah, a déclaré que la Zone de Souveraineté Alimentaire était une région où la population applique le concept de souveraineté alimentaire, par l’utilisation de toutes les ressources naturelles de la région d’une manière agro-écologique et intégrée, pour et par le peuple, afin de fournir une nourriture suffisante, sûre, saine et nutritive, et d’avoir un impact sur le développement économique de la région qui fera prospérer sa population.

Les zones de souveraineté alimentaire reposent sur plusieurs principes. Premièrement, les principaux acteurs de l’agriculture sont les familles d’agriculteurs et/ou les coopératives. Deuxièmement, la terre, l’eau et les semences sont contrôlées à parts égales par les personnes vivant dans la région. Troisièmement, la production agricole est réalisée à petite échelle. Quatrièmement, le modèle de production agricole utilisé est celui de l’agroécologie. Cinquièmement, le processus agricole post-récolte est réalisé à petite et moyenne échelle. Cinquièmement, la distribution des produits agricoles s’effectue à proximité et à moyenne distance et/ou sur des marchés locaux/territoriaux.

« D’un point de vue juridique, la zone de souveraineté alimentaire est légitimé par la loi agraire de base n°5/1960, la loi sur l’alimentation n°18/2012, la loi sur la protection et l’autonomisation des paysans n°19/2013, la loi sur l’horticulture n°13/2010, la loi sur le bétail et la santé du bétail n°18/2009, la loi sur la protection de la terre agricole alimentaire durable n°41/2009 et la loi sur les coopératives n°12/2012 et ses règlements dérivés. La loi sur l’horticulture no.13/2010, la loi sur le bétail et la santé du bétail no.18/2009, la loi sur la protection de la terre agricole alimentaire durable no.41/2009 et la loi sur les coopératives no.12/2012 et ses règlements dérivés, ainsi que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP)  » a déclaré Agus Ruli à Bogor lors de l’inauguration.

H. Uu Ruzhanul Ulum, gouverneur adjoint de Java Ouest qui était également présent à cet événement, a ajouté qu’il était reconnaissant d’avoir été invité à cette inauguration. « Je suis fier des paysans de SPI présents ici. Félicitations pour la zone de souveraineté alimentaire dans le village, espérons qu’elle pourra améliorer l’économie des paysans » a-t-il déclaré.

Zainal Arifin Fuad, du Comité international de coordination de La Via Campesina a déclaré que la lutte de La Via Campesina était menée du village au niveau international. « Nous nous battons pour la souveraineté alimentaire depuis 1996. Une grande étape a été franchie en 2014 lorsque la FAO a reconnu l’agriculture agroécologique comme une alternative à l’agriculture conventionnelle qui a rendu les paysans dépendants des intrants chimiques des entreprises » a-t-il expliqué.

Toujours lors de cette inauguration, Pandi, président du SPI de Bogor a expliqué que la Zone de Bogor était d’une superficie de 30 hectares. « Il y a 150 paysans répartis sur 5 districts, à savoir Dramaga, Cibungbulang, Leuwiliang, Ciampea et Tamansari. Les paysans cultivent des légumes à feuilles (épinards, caisim, kenikir, chou frisé, basilic et autres), des légumes-fruits (concombre, aubergine, piment, etc.) et des fruits comme les bananes, les papayes, le manioc, les patates douces » a détaillé Pandi.

Pandi a expliqué que les légumes pouvaient être récoltés deux fois par mois : « Sur un hectare, la récolte peut atteindre 4 tonnes. Pour les bananes, les papayes, le manioc, les patates douces en 1 hectare (environ 9 mois) on peut atteindre 15 tonnes« . « Les paysans de SPI à Bogor appliquent l’agroécologie qui ne consomme pas d’intrants agricoles chimiques , mais qui vient de la nature. Pour la commercialisation et la distribution, nous utilisons la coopérative des paysans« , a-t-il conclu.

À ce jour, des zones de souveraineté alimentaire ont été établies dans 7 provinces d’Indonésie, à savoir Aceh, Sumatera Ouest, Lampung, Jambi, Java Est, Kalimantan Sud et Java Ouest.

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